Philippe, Volontaire à l’EDD « Les petites souris » (Erquelinnes)

Tout d’abord, je n’aurais pas appelé notre moment de partage, autour de la compréhension, de l’aide à la réalisation des devoirs et des leçons, « Ecole », mais bien « Aide aux devoirs ».

J’admire ceux et celles qui ont choisi ce genre d’engagement, c’est toujours profondément « humain » que de « prendre un enfant par la main, pour l’amener plus loin sur le chemin » (Yves Duteil), cela, malgré les très nombreuses réflexions de l’homme de 70 ans que je suis, qui a une vision peut être un peu « critique » ou désuète, due à mon âge, quant à l’organisation des « Ecoles de Devoirs ».

Qui interpelle une école pour lui dire : « Tiens, je vous propose mon aide pour suivre certains de vos petits élèves pour ces temps d’après 4 h » ?
Comment cette ou ces écoles réagissent-elles ?
Quel genre de contrat est-il passé entre l’école et le groupe d’accompagnateurs « école de devoirs ».
Comment les directions d’école nous présentent-elles à leurs professeurs ?
Quels « dialogues » ces directions établissent entre les uns et les autres pour que nous puissions réfléchir ensemble et agir au mieux ? Pour tenir des discours cohérents auprès des enfants, quant aux méthodes d’apprentissage, de prérequis, quant à la quantité de devoirs, quant à leur « nécessité » dans le temps imposé, quant au respect des possibilités de chaque enfants…

Je constate cependant une grande difficulté qu’on ces enfants à se discipliner, se respecter, se solidariser pour résoudre par exemple « ensemble » une épreuve, un travail, une entraide, un jeu, un bricolage.

Ils sont fatigués (c’est la fin de la journée), ils ne sont plus concentrés pour mener une réflexion, lire les énoncés.

Il y a une sorte de « fermeture d’écoute ». Ils ne sont plus dans « l’attention » au présent, il y a dissipation, ça part dans tous les sens !

Il y a des moments, que je m’explique mal, où des attitudes de pression psychologique se jouent des uns sur les autres, avec un manque certain de respect et d’éducation, parfois de machisme et de violence.

J’apprends à voir, avec cette jeune génération, tous les aspects d’une société à refaire sans cesse pour lui donner du sens.
Je suis sûr qu’il y a tout avantage à les cadrer, les rassurer, les aimer, leur permettre de découvrir ce qu’ils ont en eux, les valoriser, leur ouvrir les yeux pour qu’ils se construisent dans l’équilibre et dans l’intelligence de vie qui leur servira toujours.

Philippe
Volontaire à l'EDD "Les petites souris" (Erquelinnes)